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    Message par Dorcien Lun 10 Mai - 17:16

    Voyant se lever la concurrence, ce que j'apprécie, je n'ai nul remord à ouvrir ce fil où les Rédactions notées de manière égale (Rédaction de Brevet) et de sujet égal, seront posté. Si quelqu'un a sous le coude le sujet du dernier brevet blanc, il serait fort urbain de le recopier ci-sous.
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    Message par Rouge&Noir Lun 10 Mai - 19:34

    Rédaction du brevet blanc !


    Dernière édition par Rouge&Noir le Ven 4 Fév - 21:02, édité 1 fois
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    Message par Dorcien Dim 6 Juin - 19:52

    Je vous encourage à poster vos rédactions, j'en avais fait de même, mais mon message a disparu... Sad Je le réécrirais plus tard.
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    Message par Farniente Dim 6 Juin - 22:37

    La rédaction que je vais mettre ici correspond au premier brevet blanc. Il y faudrait donc commencer par : "mon premier"...

    Nous disons bien souvent que les souvenirs ne sont que des caresses à l'échine du temps et au repos des morts. Mais il en existent qui, ne voulant sur l'horizon flou de notre passé s'effumer, préfèrent laisser au fusain des panachures noirâtres, ancres qui nous tirent un peu plus vers le souvenir.
    Ce premier trait dont je vais vous parler, est encore vif dans ma mémoire, et laisse, lorsque je ferme les yeux, une ombre plus noire dans l'obscurité.
    Je devais être sur les derniers contreforts du Jura, un pied sur la limite de la frontière suisse, quand mon âpre destin dessina en mon âme cette cicatrice béante de sombre. Au ciel, des envolées de Baptiste croisaient la route des rayons d'un nautonier hagard, et laissaient déambuler sur le sol l'ombre spectrale d'un bonheur inaccessible. La neige avait froissé les ligneux chauves et nus, dessinant dans l'air hyaloïde une ramée flexueuse, faisant comme des astragales éblouissantes sur l'étendue des enchaînements entre plateaux et sommets. Quel âge avais-je? Je ne sais plus, à vrai dire, et peu m'importe. L'ombre au tableau, le visage triste de ma mère, avait envahi ma mémoire entière.
    Elle était venue vers nous, qui jouions dans la poudreuse, s'amusant à projeter en l'air des paillettes vives et glacées, qui semblaient clignoter sous le soleil, elle était venue vers nous avec un air égaré, sans pleurs, avec le recul que possèdent les adultes en présence du malheur. Elle avait besoin de dignité face à la mort. Elle avait annoncé, avec quelque chose dans la voix qui m'était inconnu, la peur de faire mal, que sa grand mère -mon arrière grand-mère-, était décédée, sans souffrir, dans la nuit. A vrai dire, je ne l'avais vue que peu de fois, dans ma jeune existence, mais cette première disparition, la première que j'ai pu pleurer, m'a fait plus de mal -peut être finalement de bien- que mes difficultés d'aujourd'hui.
    Autour de moi, la neige, comme un gâteau de ma mère que l'on aurais voulu passer au four, se poinçonna de petits trous tous ronds, comme les pics d'une fourchette. En moi, l'effet ne fut pas différent. Tout cela permit d'aérer mon âme, de préciser mon bonheur. Je pleurais. Mais je pleurais vraiment. Pas les pleurs d'un quelconque caprice, ceux de la vrai souffrance, celle dont on ne comprend pas les raisons. J'avais détourné mon visage rougi par le froid, pour me cacher d'un regard indiscret qui n'existait pas dans la solitude poudrée de blanc des conifères alentour. Comme si devant moi, un peu de neige d'un pin s'était délitée, voilant d'une pudeur froide un Rê trop distrait, l'espace d'un instant, mon âme se voila de triste pour briller plus après, sur les parties dégagées de mon arbre.
    J'ai regardé longuement les splendeurs glacées, la mer de nuages sur Genève habillée de sombre, qui semblait supporter les alpes massives sur son sol léger et rotond. Les fumées d'un coeur léger portaient les peines immenses des cimes qui touchaient les cieux. L'onde insondable venait se briser sur les contreforts pierreux, m'embuant dans les embruns d'une sueur au goût humain. Le vent séchait mes larmes.

    Aujourd'hui, je pense plus aux traces indélébiles qu'ont laissés dans la neige les gouttes sanglantes de ma parente, dans mes yeux humides, qu'à cette arrière grand-mère qui repose dans son lit de marbre. Je traverse parfois les portes de sa demeure pour jamais. Mais ce n'est pas le frimas gris de Paris qui me bat les tempes. C'est le vent froissé des mont jurassiens. Au fond, peut être que je n'ai jamais cessé de pleurer. Je sens toujours, comme une fontaine affleurant ma peau d'ivoire, le long débit de l'eau couler dans mon antre. Demain, d'autres morts viendront ajouter leur rivière à mon sang, traversant avec lui l'enchaînement des siècles.
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    Message par Farniente Lun 7 Juin - 21:00

    j'aimerais que vous portiez un jugement sur mes rédactions.
    Je vais soumettre ici des non notés, à votre appréciation.

    C'est ça la vie, ce frisson de lumière qui perle sur les murs neufs, ces gens aux terrasses assis, entre deux verres d'azur. C'est ça la vie, ces personnes âgées qui sortent de leurs pièces obscures, transportant avec elles l'odeur de renfermé, qui, au contact de l'air frais, se froisse et se disperse en une traînée de liberté profonde. C'est ça la vie, cette fierté printanière qui, en un sanglot, fait sourdre hors de la terre une houle florifère, éclatant en nuances, et laissant dans le vert quelques pleurs irisés. C'est ça la vie, ces grands carrés d'azur découpés au couteau par des immeubles gris tous de béton armés, qui laissent, telles de grandes arches vermeilles, des ouvertures vers l'horizon ensoleillé. Je regarde ce ciel trop bleu, trop pur, ce plaisir immobile dans son immensité, je me regarde assis, devant la terre qui meut ses grands tertres de vert, ouvrant devant l'humanité l'inconnu à ses yeux. Je regarde les enfants courir sur le macadam, ce macadam qui possède une âme, cette fumée troublée qui monte et qui stagne, ces lignes droites qu'elle fait se courber, cette infini qui n'en finit plus d'enfanter. Et toujours on y revient, à ces miroirs du ciel, à ces pas du firmament coupés par des immeubles. Que ne sont-ils, au fond, des doigts bleutés soutenus par le zéphyr, des mais tendues, croisées en bénitier, contenant l'eau d'un hiver de pluie passé? Et puis il y a ce temps, ce temps qui s'écoule, et qui vient comme la lame se briser contre nos rêves d'enfant. Il s'est arrêté, lui, dans ce grand mouvement, c'est en tout cas l'impression qu'il tend à donner. Le bruit de la joie l'affaiblit, et son rythme, bien moins rapide que celui de l'épanouissement des fleurs, s'éteint, futile à nos yeux d'hommes heureux. Trop beau, trop grand, trop pur, ne serait ce qu'un poids de plus sur nos épaules frêles, qu'un pas de plus vers une tombe que nous aimons, que nous désirons. Nous, poussés vers la terre pendant qu'en y jaillit la clarté trop fraîche, affutée sur nos peaux, de la vie, nous, nous rions
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    Message par Caesar Salvinion Lun 7 Juin - 22:11

    Vos rédactions sont vraiment intéressantes , et il y de l'histoire et la description ne manque pas .
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    Message par Farniente Lun 7 Juin - 22:28

    Voici une autre rédaction non notée sur Strasbourg:

    L'immense cathédrale strasbourgeoise se dévoile progressivement sur le ciel aigu, trop dense, qui éblouit les toits tordus et semblant ployer sous le poids d'un soleil qui ne connaît pas de bornes. De la place de la République, solennelle et cernée de vieux bâtiments, sages aigris par un temps trop clair, voyageurs immobiles du temps, le touriste aperçoit le haut élancé qui ne semble pourtant pas décrocher les étoiles, mais n'y porte qu'une attention médiocre, occupé qu'il est par les monuments aux allures Est-Allemand, par le va-et-vient des trams sur le gazon grillé, ou par l'activité incessante et silencieuse du canal, que l'on croit voir avancer et qui pourtant ne fait que rester dans le présent du temps. Les détours des rues voilent alors, dans notre avancée, l'horizon déchiré par ce rocher immense et sculpté, que l'on a nommé gothique pour ses formes et son alan, pour cette impression d'ouvrage vivant tendu vers le ciel. La place s'ouvre, comme des entrailles déchirées par quelque mets trop épicé, trop fort et nourrissant pour ces géants de pierre, débordante qu'elle est de cet ouvrage trop grand pour ses maisons boisées. Et nous voilà longeant la nef imposante et sculptée, enchevêtrement d'arches et de cathédrales successives toutes pointant leurs doigt de pierre vers le ciel dur, cristallin, fossiles emprisonnés dans la glace du zéphyr. Le grès incarnat de Strasbourg, aux murs, à noirci, aspirant tous les nuages cotonneux absents du ciel, laissant des reflets rouges baigner l'horizon plat. La mousse affleure à même ce baptiste irréel, à même ce ciel houleux déposé sur les pavés du sol, laissant ses contours factices, toujours recommencés, emplir les vides, à nos yeux troublés, qu'a laissé le sculpteur pour l'âme des vivants, fumée légère au-dessous d'une frondaison rocheuse à l'arbre céleste. Le porche, en arc de cercle, est cerné par d'innombrables statues, qui se rejoignent, à l'horizontale, autour d'un axe regardant les nues
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    Message par Farniente Mer 9 Juin - 23:02

    Voici une autre rédaction non notée, grande métaphore sur le jura :

    Sous l'abat-jour vermeil, l'ampoule neige une lumière rougie, grenue, et l'émail des murs en est rendu sanglant. Sous l'hymen chaud, le bleu du béton dont je suis ceint perce, étonné, fleur d'azur en plein hiver. L'atmosphère est curieuse, noire, un peu enchevêtrée, à l'image des ligneux qui font le treillis d'un inaccessible horizon au dehors, dont le faîte est mordoré par un soleil insomniaque, et ouvert par la morsure d'un cours d'eau tranquille. Quelques froissements de neige aqueuse fondent encore sur l'herbe roussie, retournée en longs sillons bruns par le gel. La voiture est garée, immobile et miroitante, reflétant l'ombre d'une nuit dans nos yeux éblouis, les pneus brûlés par le gravier dur, poinçonné, dessinant à la craie les douves d'un royaume gris et merveilleux. Merveilleux de nature, depuis des temps immémoriaux, envoûtant de pluie, larmes de joie qui sèchent nos malheurs, beau de triste, de fureur contenue qui se déverse goutte à goutte, filtrant la lie sombre accrochée au zéphyr glacé, flottant dans l'air abaissé, et laissant de ses doigts rouges des baisers incarnats sur l'herbe rase.
    en construction....
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    Message par Dorcien Jeu 10 Juin - 19:04

    Le forum encombré par vos soins
    Je vous prierais de ne point
    De poster une autre rédaction
    Qu'un brevet blanc, commun et second.
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    Message par Farniente Jeu 10 Juin - 22:40

    je posterais jusqu'à ma mort car je crois bien,
    malgré votre opinion que partager ses biens
    qu'ils soient ou non moraux est un devoir d'humain
    libres où non, baiser vers vous aux lèvres cumin
    tendre embrassement entre frères sur la terre
    heureux je tends la mains au milieu de cet air,
    car oui je vous comprends mais je ne vous appuie
    vous êtes bien trop loin tout au fond de ce puits
    d'ignorance plongé, ne pouvez remonter
    donc moi de vos thèses ne vais rien démonter
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    Message par Othello Mar 15 Juin - 19:38

    La rédaction de incarnat & Noir est tout simplement sublime, je vous encourage en chœur avec Dorcien pour en poster de nouvelles.
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    Message par Rouge&Noir Mar 15 Juin - 19:53

    Merci beaucoup malheureusement je n'ai pas le temps de me consacrer à l'écriture de rédaction. Disons que ma plume est occupée à autre chose de bien plus important que ces textes futiles.
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    Message par Farniente Mar 15 Juin - 22:23

    Quelles peuvent donc être les occupations de votre plume (si ce n'est pas indiscret) Je suis curieux de savoir.
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    Message par Rouge&Noir Dim 19 Déc - 16:06

    Besoin de votre avis sur une courte nouvelle que j'ai écrite hier. Merci de dire sincèrement de ce que vous en pensez.

    Résidence


    Le camion de déménagement était garé dans la rue depuis le matin. Des hommes en T-shirt blanc et pantalons usés posaient dans la nouvelle maison fauteuils, chaises, tables, sommiers et cartons. Robert M. supervisait son déménagement depuis la fenêtre d'une des chambres. Après avoir travaillé dur pendant plus de vingt ans, il avait enfin réussi à acheter une maison digne de ce nom. Il se souvenait très bien du sourire de sa femme quand il lui avait annoncé qu'ils avaient assez d'argent pour partir de l'appartement qu'ils occupaient depuis le début de leur mariage. Ils avaient fait le tour des agences immobilières de la ville et avaient finalement trouvé ce pavillon près du lycée des filles. Une chambre pour chacune d'elles, terminé les disputes incessantes.
    Ce soir il dormira seul, et demain elles viendront le rejoindre pour commencer une nouvelle vie. Les déménageurs vidèrent le camion des derniers cartons et partirent. Robert M. fit le tour de sa nouvelle demeure. Il ne fallait pas trainer, s'il voulait les impressionner, autant commencer à vider les cartons immédiatement. Bien sûr il prendrait certainement des heures à tout ranger mais il voulait qu'elles soient fières de lui. Quand il eut terminé la nuit était déjà bien avancée, fatigué il se laissa tomber dans le canapé avec l'album photo. Il feuilleta sa vie de famille : mariage, premier portrait de Marie avec sa mère à la clinique, puis le même cliché deux ans plus tard avec un autre poupon en plus, photo de classes, souvenirs d'anniversaires. Que le temps passe vite ! Il se voit encore jeune marié sur les marches de l'église au bras de Valérie. Maintenant ses cheveux grisonnent, ses filles sont grandes et partiront bientôt pour voler de leurs propres ailes. A quoi bon remuer tout ce passé, tout va pour le mieux et dans quelques temps il ajouterait un portrait de famille devant leur nouveau nid.
    Il allait poser l'album sur une étagère quand une photographie en tomba. Il la ramassa et la regarda. C'était un cliché de son enfance, il était entouré de ses parents et tenait la main de sa sœur. Tous les quatre souriaient à l'objectif. Il ne fit d'abord pas attention à l'arrière-plan, puis il remarqua cette statue. Elle ressemblait exactement à celle du jardin. Il descendit vite, fit le tour de la maison et compara à la lumière d'une lampe de poche. Aucun doute, c'était bien la même ! Choqué il resta assis un moment sur le banc en bois et pleura. Quarante ans plus tôt, sa sœur ,Christine, était morte dans cette maison sous les coups de leur père. Il se souvenait du petit corps couvert d'hématomes, il avait pourtant essayé de la réchauffer mais rien n'avait réussi à la faire revivre. Ils étaient partis lui et sa mère, loin de ce quartier, loin de ce père. Et puis ils n'en avaient jamais plus parler. Si bien qu'il avait oublié cet épisode de sa vie qui lui revenait maintenant en pleine figure. Comment avait-il fait pour ne pas reconnaître les lieux ? Il avait pourtant vécu ici plusieurs années ! Il se rendit à l'étage, découpa et arracha les mètres carrés de moquette de toutes les chambres avant de retrouver les taches de sang. La terrible soirée lui revint, exacte. Les menaces de son père, les étagères renversées et les cris de Christine. Qu'avait-elle fait déjà ? Peu importait, il fallait fuir le plus rapidement possible. Il sorti de la maison en courant, les joues mouillées de larmes.
    Ils ne vivraient pas ici, il ne le permettrait pas. Pas entre les murs qui avaient été les complices des accès de folie de son père. Tant pis pour le bonheur de sa femme, tant pis pour les filles qui continueront de dormir ensemble !




    18 décembre 2010.
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    Message par Farniente Lun 3 Jan - 8:50

    curieuse mais intéressante nouvelle. Je trouve par contre que la clé et l'"intrigue" se dévoilent un peu trop rapidement par le biais de la photo. Je trouve son choc trop rapide personnellement
    Rouge&Noir
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    Message par Rouge&Noir Lun 3 Jan - 18:51

    Ceci est le premier jet, quand j'aurai le temps (c'est à dire pendant les vacances de février et encore..) je pense la reprendre.
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    Message par Rouge&Noir Jeu 3 Fév - 23:45

    Je suis folle.
    On ne devient pas fou par plaisir ou par choix, la démence est impitoyable, elle vous atteint un matin sans que vous ne sachiez pourquoi et elle ne vous lâche plus. Beaucoup de personnes mal informées pensent que les aliénés ont toujours été ainsi, qu’ils doivent être mis en marge de la société car leurs actes et leurs paroles sont dangereux pour autrui. Alors voilà qu’on les enferme tous dans une grande cage appelée clinique et on les laisse dépérir, on regarde cet état de déchéance avec un sourire aux coins des lèvres et on est heureux de ne pas être comme eux. Mais n’ayez crainte un jour ou l’autre vous aussi vous leur ressemblerez, vous aurez beau fuir, toutes vos tentatives seront vaines et finalement vous serez aussi fou que les autres.
    Je ne sais plus depuis combien de temps je vis dans cette pièce dénuée de vie, peut-être des mois ou bien alors des années. J'ai toujours été seule dans cette chambre que je peine pourtant à nommer mienne, isolée entre ces quatre murs gris. De toute façon je ne parle plus, un compagnon me serait bien inutile. Pourtant de l'autre côté des cloisons, je sais qu'ils sont nombreux à être aussi fous que moi, si ce n'est plus. Avant, quand j'avais le courage, je me levais et allais regarder par la fenêtre. Je voyais alors les autres qui se promenaient, accompagnés d'infirmières ou de proches. Une seule personne est venue me voir pendant toutes ces années, j'ai préféré oublier les dates de ses visites.
    Un matin, la porte de ma cage s'est ouverte, je m'attendais à voir entrer un membre du personnel venu m'administrer quelque traitement. Je ne compris pas tout de suite quand je vis une femme, une très belle femme même. Son visage m'était totalement inconnu, elle ôta gants et manteau avant de s'approcher de moi. « On m'a prévenu que vous ne parlez plus ». Elle s’est assise au pied de mon lit et un flot de paroles s’est déversé de sa bouche incarnate. Elle s’appelait Irina et connaissait ma famille, elle m’avait connu petite et venait de la part de mes parents qui n’avaient pas le temps de se déplacer. Je m’appelais Katia et avais dix-sept ans.
    Elle vint alors quotidiennement, elle me racontait toujours la même histoire, la mienne. Ainsi donc j’avais une identité, des parents certes occupés, mais ils existaient. Elle ne parlait jamais de son statut par rapport à moi, je pensais qu’elle devait avoir ses raisons. Parfois, je préférais l’observer plutôt que de l’écouter, j’avais enfin autre chose à regarder que des blouses défraichies. Elle portait toujours une jupe qui changeait chaque jour de couleur, à ses doigts brillaient cinq bagues en or. Ce que je préférais regarder était ses cheveux, de longs cheveux auburn qu’elle relevait au-dessus de sa nuque. Je crois même que j’étais heureuse, on me parlait autrement qu’à une écervelée, j’avais de l’importance et on me vouvoyait ! Certains matins, je la retrouvais à mes côtés, souriant comme à son habitude. Nous ne pouvions pas sortir à cause du froid mais de la fenêtre, nous contemplions la ville. Elle me décrivait les monuments bariolés et surmontés de coupoles, j’apprenais à connaitre Moscou par ses dires. On aurait pu me bander les yeux et m’abandonner au milieu de la place Rouge, j’aurai su me repérer. Mais tous les jours à midi moins le quart, elle devait s’en aller en me donnant toujours le même prétexte « On m’attend.. » Qui ça on ? Un mari, des enfants, mes parents ? Elle ne précisait jamais et je pleurais toujours quand elle me quittait.

    Mais un matin, Irina ne vint pas. Il était plus de onze heures et rien, on avait ouvert ma porte une seule fois, pour m’apporter le petit-déjeuner. Je fixai la poignée, j’espérai qu’en me concentrant assez, je parviendrai à la faire s’abaisser. Enfin, une infirmière finit par arriver, de grosses larmes coulaient le long de ses joues. Elle posa une enveloppe sur mes draps et partit dans le bruit des sanglots. J’ai déchiré l’enveloppe, déplié le papier bleu pâle et lu d’un trait. Je me souviens encore de ces lignes datant pourtant de plusieurs décennies.
    « Mademoiselle,
    Je risque de vous décevoir mais je vous dois la vérité, je ne vous connais pas. L’histoire que je vous compte depuis les trois derniers mois s’avère être fausse. Je vous ai simplement retrouvé un soir de janvier, vous étiez allongée dans un coin près du Kremlin, il faisait si froid que j’ai eu peur pour vous, alors je vous ai amenée ici. Tous les jours je venais voir si votre famille était venue vous chercher, mais on me répondait toujours non, alors j’ai eu pitié de vous. Comme je n’ai pas d’enfants et pas de travail, j’avais alors du temps à tuer et je voulais vous connaitre. Petit à petit je me suis attachée et comme je voyais que mon mensonge vous plaisait, j’ai continué.
    Vous savez tout, je ne reviendrai pas, Staline est mort et je ne peux survivre à cette perte. Je vous souhaite d’être heureuse, c’est tout ce que vous méritez.
    Irina. »
    Tout s’est bousculé dans ma tête, j’avais mal au crâne, si ma fenêtre n’avait pas été grillagée je crois que j’aurai sauté. Je la haïssais ! Elle m’avait inventé une vie et elle la détruisait avec une simple petite lettre bleue ! J’étais redevenue en un instant une inconnue, je n’avais plus de nom, plus de passé. Tout ça pour qui, pour Staline ? Et puis d’abord qui était-il pour qu’elle se tue pour lui ? Son mari sûrement, oui j’étais jalouse alors qu’elle était déjà morte ! J’aurai préféré qu’elle se taise, qu’elle en finisse sans me détruire par la même occasion. Je lui en voulais de m’avoir dérobé l’impression d’exister enfin.
    Je pleurai, non pas de tristesse mais de rage. Je fis alors une violente crise d’angoisse, mes poings cognaient les murs, mes cris finirent par alerter les soigneurs, ils m’attachèrent dans mon lit. J’avais griffé les blouses blanches, je voulais voir le sang couler, je riais d’une manière épouvantable, j’étais devenue féroce. On m’injecta toutes sortes de substances dans les veines, ma voix s’enroua, mes yeux s’embuèrent et la nuit se fit.
    Quand par la suite on m’a demandé la cause de cette crise, j’ai répondu : « Staline est mort. »




    Nouvelle de littérature et société, n'hésitez pas à me soumettre vos avis, je ne l'ai pas encore rendue. Et si vous trouvez un titre, j'accepte toute proposition !
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    Message par Dorcien Ven 4 Fév - 22:33

    La folie est très bien représenté. Par ma croyance en la concordance des arts, je l'ai lu en écoutant le Sacre du Printemps, et cela rend bien. Pour que le deuxième paragraphe soit une chute, plus ou moins, peut-être faudrait-il songer à rallonger le premier en mettant plus d'indices retrouvés au deuxième lire? Cela dit, le titre de la nouvelle est excellent en rapport à la fin.
    Mes conseils valent l'attention que l'on y porte.
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    Message par Rouge&Noir Dim 6 Fév - 23:49

    Deuxième édition sûrement définitive de ma nouvelle !

    Lutte finale
    « Ce qui m'oblige d'écrire, j'imagine, est la crainte de devenir fou. »
    Georges Bataille

    Je suis folle.
    On ne devient pas fou par choix et encore moins par plaisir. Il suffit que quelqu’un vous juge comme tel pour que vous le deveniez aux yeux de toute une société. C’est pourquoi beaucoup de personnes bien plus sensées que les autres se sont retrouvées dans des asiles, à cause de leur audace. Bien sûr il existe aussi de vrais aliénés, ceux qui depuis leur plus petite enfance ont des propos tout à fait illogiques. Ainsi dans de grandes cages plus communément appelée cliniques, nous pouvons trouver un mélange de ces deux catégories de fous et il est quasiment impossible de les différencier. Les médecins savent très bien faire croire à une folie inexistante, simplement car ils jugent vos actes dangereux. Rares sont ceux qui après de longues années d’enfermement osent encore croire que ce qu’ils disent est la vérité.
    Je ne sais plus depuis combien de temps je suis enfermée dans cette pièce dénuée de vie, peut-être des mois ou bien alors des années. Au début il me semblait avoir de vagues souvenirs de mon passé mais les visites chez le psychiatre me faisaient douter de ce dont j’étais certaine avant. J'ai toujours été seule dans cette chambre que je peine pourtant à nommer mienne, isolée entre ces quatre murs gris. Ayant perdu l’usage de la parole dès les premières semaines, je n’ai jamais eu de camarade de chambre. Pourtant de l'autre côté des cloisons, je sais qu'ils sont nombreux à être aussi fous que moi, si ce n'est plus. Avant, quand j'avais le courage, je me levais et allais regarder par la fenêtre. Je voyais alors les autres qui se promenaient dans une sorte d’enclos, accompagnés d'infirmières ou de proches. Une seule personne est venue me voir pendant toutes ces années, j'ai préféré oublier les dates de ses visites.
    Un matin, la porte de ma prison s'est ouverte, je m'attendais à voir entrer un membre du personnel venu m'administrer quelque traitement. Je ne compris pas tout de suite quand je vis une femme, une très belle femme même. Son visage m'était totalement inconnu, elle ôta gants et manteau avant de s'approcher de moi. « On m'a prévenu que vous ne parlez plus ». Elle s’est assise au pied de mon lit comme si nous étions intimes et un flot de paroles s’est déversé de sa bouche incarnate. Elle se nommait Irina et me connaissait, elle me noya alors dans les détails de ce qui semblait être mon existence avant la maladie. Je m’appelais Katia, mes parents étaient commerçants dans le centre de Moscou et on m’avait envoyée ici car j’avais des tendances suicidaires. Donc je n’avais pas toujours été folle, juste fortement dépressive. Quand elle partit en fin de matinée, je restai perplexe. Pourquoi avait-elle attendu si longtemps avant de venir me voir ?
    Elle vint le lendemain à la même heure et ainsi tous les jours suivants pendant trois mois. A chacune de nos entrevues elle me racontait des morceaux de ma vie, me parlait de mes parents et de leurs occupations au magasin. Je ne l’écoutais que d’une oreille distraite, préférant observer son comportement qui me semblait parfois louche. Je ne comprenais pas comment de simples épiciers pouvaient avoir une amie si riche. Irina abhorrait fourrures, bague à chaque doigt et ses beaux cheveux auburn étaient toujours trop bien coiffés. Je faisais semblant de comprendre quand elle parlait politique, je n’aurai pas voulu qu’elle se fâche, perdre mon seul lien avec l’extérieur m’aurait été fatal. Je crois que j’étais heureuse quand même, on me parlait autrement qu’à une écervelée, j’avais de l’importance et on me vouvoyait ! Certains matins, elle était déjà présente lorsque je m’éveillais, souriant comme à son habitude. Nous ne pouvions pas sortir à cause du froid mais de la fenêtre, nous contemplions la ville. Elle me décrivait les monuments bariolés et surmontés de coupoles, j’apprenais à connaitre Moscou par ses dires. On aurait pu me bander les yeux et m’abandonner au milieu de la place Rouge, j’aurai su me repérer. Je lui posais des questions par le biais de mon carnet et elle répondait toujours avec beaucoup de patience. Mais tous les jours à midi moins le quart, elle devait s’en aller en me donnant toujours le même prétexte « On m’attend.. » Qui ça on ? Un mari, des enfants, mes parents ? Elle ne précisait jamais et je pleurais toujours quand elle me quittait.

    Et ainsi pendant trois mois, tous les jours à la même heure malgré les intempéries et le rude hiver moscovite. Cependant, un matin, Irina ne vint pas. Il était plus de onze heures et rien, on avait ouvert la porte une seule fois, pour m’apporter le petit-déjeuner. Je fixai la poignée, j’espérai qu’en me concentrant assez, je parviendrai à la faire s’abaisser. Enfin, une infirmière finit par arriver, elle tenait dans sa main une enveloppe qu’elle déposa sur mes draps. J’ai attendu qu’elle soit partie et ai déplié le papier bleu pâle. Je me souviens encore de chaque mot de cette lettre, de la moindre virgule.
    « Mademoiselle,
    Je risque de vous décevoir mais je vous dois la vérité. Je ne vous connais pas comme je vous l’ai fait croire depuis plusieurs mois, ou du moins d’une autre manière. Maintenant que je vous connais j’ai honte de mes actes. Je travaille pour le NKVD, j’avais pour ordre de vous suivre, vous dénonciez le pouvoir de Staline et vous étiez donc une ennemie potentielle, fort jeune mais une ennemie tout de même. La traque a duré des semaines jusqu’au soir où nous nous sommes retrouvées seules dans une ruelle sombre. Il a suffi d’un coup sur la nuque pour que vous perdiez connaissance et que je vous transporte jusqu’au «Pavillon des fous ». C’est là parmi de vrais déments qu’on enferme les plus jeunes opposants au parti. Les psychiatres ont essayé de vous faire parler mais vous ne leur avez pas facilité la tâche en refusant toute communication. C’est alors qu’ils m’ont demandé de jouer cette amie de la famille, pour éveiller une certaine complicité qui aiderait aux aveux. J’ai échoué car petit à petit je me rendais compte que vous aviez vraiment perdu la mémoire et puis je m’attachais à vous à chaque visite.
    Voilà, vous savez tout, je ne reviendrai pas, Staline est mort ce matin et je ne peux survivre à cette perte. Je vous souhaite d’être heureuse, c’est tout ce que vous méritez.
    Irina. »
    Tout s’est bousculé dans ma tête, une douleur lancinante m’avait pris, si ma fenêtre n’avait pas été grillagée je crois que j’aurai sauté. Je la haïssais ! A cause d’elle j’étais cloitrée depuis des mois dans cet endroit morbide alors que je n’étais même pas folle ! Tout ça à cause d’un prétendu Staline dont j’avais oublié l’existence. Dire que je me sentais bien auprès de cette femme alors qu’elle s’était servie de moi ! Heureusement que je ne lui avais jamais répondu quand elle me posait des questions sur mes opinions politiques, elle aurait trouvé le moyen de me faire exécuter.
    J’ai pleuré, non pas de tristesse mais de rage. Je voulais tout détruire, les murs, les carreaux de la fenêtre aussi bien que moi-même. C’est à ce moment-là que je suis devenue véritablement folle. Mes cris avertirent les soigneurs, on m’injecta toutes sortes de substances dans les veines, ma voix s’enroua, mes yeux s’embuèrent et la nuit se fit.
    Quand par la suite on m’a demandé la cause de cette crise, j’ai répondu d’une voix claire : « Staline est mort. »

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